Une boulangerie "prise d’assaut car elle serait israélienne" ? Quand la ministre Aurore Bergé sort une fake news sur les réseaux sociaux
Alors qu’elle dénonçait un acte antisémite contre un commerce dans le cadre d’une manifestation pro-palestinienne, intervenus à Strasbourg, la ministre Aurore Bergé s’est vue contredire par la préfecture du Bas-Rhin et la boulangerie.
C’était l’une des polémiques en vogue sur les réseaux sociaux depuis ce week-end. De nombreuses vidéos illustraient une dispute devant une boulangerie à Strasbourg, dans le Bas-Rhin. Un contenu dramatique qui a suscité de multiples réactions, dont celle de la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations dans le gouvernement de François Bayrou, Aurore Bergé.
Une boulangerie prise d'assaut à Strasbourg car elle serait israélienne, un homme frappé en pleine rue à Lyon parce qu'il portait une étoile de David...
— Aurore Bergé (@auroreberge) April 13, 2025
L'antisémitisme dans notre pays a tué ces dernières années.
Tué parce que les préjugés antisémites les ont désignés comme des… pic.twitter.com/5L4bzxKsfy
Une simple altercation sans rapport avec la boulangerie ou la religion
Selon son tweet paru le dimanche 13 avril au soir, cette boulangerie aurait été "prise d’assaut" par des manifestants pro-palestiniens car "elle serait israélienne". Seulement le contenu avancé par la ministre n’est autre qu’une fake-news, comme le révèle Le Parisien. Si la préfecture du Bas-Rhin confirme que "lors du passage d’une manifestation déclarée pro-palestinienne à Strasbourg, des personnes présentes en terrasse de la boulangerie Dreher, qui ne présente aucune distinction d’appartenance à la communauté juive, ont eu un geste à l’égard des manifestants, suscitant une réaction en retour", elle dément les faits développés par la ministre.
D’après le service de l’État, il s’agissait seulement d’échanges de doigts d’honneur. "Les policiers sont intervenus immédiatement en interposition, prévenant ainsi toute violence physique", ajoute la préfecture, qui spécifie que l’incident a été bref et que la "manifestation s’est poursuivie sans nouvel incident."
La ministre fait son mea-culpa
La boulangerie n’aurait d’ailleurs pas été visée, ni à l’origine de l’altercation, comme le révèle une salariée. "Ça s’est passé devant chez nous, mais il n’y a pas eu de casse. Nous n’avons pas été attaqués", résume-t-elle. "Tout s’est passé en extérieur le temps de la manifestation. Il n’y a rien eu à l’intérieur de la boulangerie."
Se rendant compte de son erreur, la ministre a fait son mea culpa sur le réseau social d’Elon Musk. "La boulangerie n’a heureusement pas été prise pour cible comme la vidéo le suggérait. Je regrette de l’avoir laissé entendre", reconnaît-elle.
La boulangerie n'a heureusement pas été prise pour cible comme la vidéo le suggérait. Je regrette de l'avoir laissé entendre.
— Aurore Bergé (@auroreberge) April 14, 2025
Des passants s'y sont réfugiés.
Ils ont été pris pour cibles. Dans des hurlements - "ces gens-là sont des criminels" - pendant une manifestation…
Si elle rappelle cependant que "cette violence et ce climat antisémite entretenu sont insupportables", Aurore Bergé dénonce enfin le cyberharcèlement dont elle serait la cible, de la part notamment de partisans de La France Insoumise.
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